Art Oratoire

Art oratoire

Depuis l'antiquité, on retrouve l'improvisation comme base de joutes oratoires.

En Grèce Antique, dès -535, les Dyonisies sont l'occasion de concourir dans des "Agônes (joutes oratoires) tragiques". Par la suite, au Moyen-âge, des joutes oratoires seront organisées en spectacles rituels où les jouteurs se lancent des invectives en vers.

Aujourd'hui les joutes oratoires sont encore très populaires notamment dans les battles de rap.


Autre forme de joute oratoire : La Conférence Berryer. Apparue en 1871, tirant son nom de l'avocat Pierre-Antoine Berryer décédé 3 ans auparavant et qui était un orateur célèbre à l'époque, la Conférence Berryer est un faux procès qui se déroule chaque mois au Palais de Justice de Paris depuis maintenant plus de 140 ans. Historiquement elle était un lieu d'entraînement des candidats au concours de la Conférence des avocats du barreau de Paris. Les critiques qu'ils y enduraient visaient à améliorer la qualité de leurs discours. Depuis les années '70, elle s'est transformée en un exercice oratoire à la fois cruel et jubilatoire pour les participants. Chaque Conférence Berryer accueille un invité d'honneur (comédien, homme politique,...) et est composé des 12 secrétaires de la Conférence, de 2 candidats, d'anciens secrétaires pouvant faire office de "contre critique" et du public dénommé "Peuple de Berryer". Les 2 candidats ont reçu, 15 jours avant la Conférence, 2 sujets en rapport avec l'invité.

L'un des deux sujets, au choix du candidat, lui aura servi comme base pour un discours qu'il est venu présenter face aux 12 secrétaires de la Conférence. Son discours achevé, les 12 secrétaires vont devoir, à tour de rôle, critiquer le discours. La critique doit se limiter au discours en lui-même  (pas d'attaques physiques, ...) et en totale improvisation (certains seraient tentés de préparer des punchlines au préalable). Une fois les 12 critiques entendues, l'invité d'honneur peut avoir un mot gentil (ou non) pour le candidat. On recommence ensuite avec le second candidat. Quand les critiques du dernier candidat sont finies, il est demandé aux anciens secrétaires si ils désirent intervenir. Si oui, cet (ou ces) ancien(s) secrétaire(s) est dénommé "contre critique" et va faire une critique, improvisée toujours, des secrétaires, de leur prise de parole et de leur comportement durant la Conférence. Ensuite la conclusion est apportée par l'invité d'honneur.

Certains invités ont marqué la Conférence lors de leur passage comme Salvatore Dali en 1969 qui, après être arrivé très en retard avec un fauve au bout d'une laisse, décida qu'il était plus judicieux de faire ses interventions... en catallan.

Une fois par an, au mois de décembre, la Conférence Berryer s'installe à Bruxelles. Les 2 candidats sont cette fois issus de la Conférence du Jeune Barreau de Bruxelles et l'invité d'honneur est belge.

En décembre 2016, la Conférence Berryer à Bruxelles fut remplacée par le "Procès Fabulé du Chat" avec Philippe Geluck comme invité d'honneur, trois plaideurs genevois pour dresser un réquisitoire féroce et trois plaideurs parisiens pour assurer une défense sans faille. Elle revint néanmoins sous sa forme habituelle en 2017.

De plus, la Berryer internationale, organisée à tour de rôle à Paris et à l'étranger, rassemble une partie des Secrétaires de la Conférence avec les lauréats des jeunes barreaux francophones : Bruxelles, Genève et Montréal.

Il existe une variante : la Conférence Tronchet. Peu pratiquée, les candidats ne reçoivent les sujets que 5h avant la Conférence. Elle tient son nom de François Denis Tronchet, avocat parisien qui fut l'avocat de Louis XVI et qui participa à la rédaction du Code Civil français ou "Code Napoléon".


En dehors des "joutes", l'art oratoire improvisé peut également s'exprimer par la chanson, comme par exemple Arthur RIBO qui improvise tous ses textes, a capella ou avec des musiciens improvisateurs, à partir de mots donnés par le public.


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